C’est beau, mais c’est trop tard. C’est beau de voir ainsi côte à côte des députés allant de la France insoumise au Modem en passant par les écologistes, le PS et Renaissance. « Il n’y a pas de majorité introuvable, elle est là », lance le socialiste Olivier Faure désignant ses camarades d’un jour, ou plutôt d’une cause dont le plastron ou l’écharpe tricolore s’orne d’un autocollant JDD avec son logo, un poing en forme de cœur. Mais c’est déjà trop tard, la députée écologiste de Génération.s Sophie Taillé-Polian qui a initié cette proposition de loi instaurant un droit d’agrément des rédactions sur qui les dirige, le reconnaît sans ambages, interrogée par Les Jours: « Malheureusement oui, Geoffroy Lejeune arrive et cette proposition de loi ne prospérera pas suffisamment vite pour ce cas-là, le temps de la loi n’est pas aussi rapide que la décision d’un actionnaire. » Iñaki Echaniz, député socialiste, explique que la rédaction du JDD a été prévenue que « la proposition de loi ne serait pas un coup d’arrêt à la situation actuelle, mais ce sera le “plus jamais ça”, on veut que Le JDD soit le dernier exemple de ce tentacule ». Au 27e jour de sa grève (revotée à 98 % encore ce mercredi), la rédaction, unie comme au premier jour de la nomination du journaliste d’extrême droite Geoffroy Lejeune à sa tête, a enfin reçu un soutien politique massif. Beau mais tard. Tard mais beau.
Ce dimanche, à n’en pas douter, devrait voir Le JDD ne pas paraître dans les kiosques une cinquième semaine de suite