C’était le 19 juillet 2023, un mercredi vers 10 heures, le ciel bleu parisien au-dessus des Invalides était léché de nuages, la rédaction du JDD fêtait là son 27e jour consécutif de grève depuis le jeudi 22 juin qu’ils s’étaient levé de leur siège comme une seule femme, comme un seul homme, à l’annonce de la nomination de Geoffroy Lejeune à leur tête, et une loi transpartisane se présentait. Transpartisane : sans l’extrême droite, bien sûr
C’est le principe de ces journées d’initiative parlementaire qui ouvrent à l’opposition le droit de proposer ses propres textes de loi qu’elle classe par ordre de priorité : une journée d’examen et à minuit pile, c’est fini, carrosse, citrouille, tant pis pour ce qui n’aura pas été débattu. Ça a été le sort de la loi en question. La faute à pas de chance et à beaucoup de temps accordé au débat sur l’interdiction des PFAS, ces éternels polluants et culotteurs de poêle Tefal, finalement à peu près votée ? Pas seulement : depuis ce jour de juillet qui avait vu naître la loi transpartisane, la grève du JDD s’est arrêtée (treize jours après quand même), le journal a reparu, l’idée estivale d’un boycott de la majorité s’est dissipée, les affaires ont repris, les entretiens avec le pouvoir aussi : pas moins de trois unes dominicales le mois dernier, de Bruno Le Maire à Emmanuel Macron en passant par Gérald Darmanin. La « loi “JDD” » a vécu, tout comme Le JDD devenu, depuis la fin de la grève et le départ de la quasi-totalité de la rédaction, un tract pour l’extrême droite avec la maquette de l’ancien journal. Boutée au-delà des horaires par les PFAS donc, la « loi “JDD” », puis par un autre texte