Préposé au groupe « galanterie » de la Mondaine, Claude Cancès, 30 ans, qui déteste particulièrement les potins, les histoires de sexe et de politique, va être royalement servi. Un matin de l’automne 68, le taulier de la brigade, Pierre Ottavioli, dit « Papa Oscar », le convoque en urgence : Cancès, vous avez entendu parler de l’affaire Markovic ?
, lui lance le commissaire en le fixant de son regard bleu très dur
. Bien sûr, Patron.
Évidemment, depuis une semaine, on ne parle que de ça
, de l’assassinat du sulfureux factotum d’Alain Delon. Hé bien, vous êtes détaché à la PJ de Versailles en renfort sur l’enquête
, commande « Papa Oscar ».
Le jeunot fait la gueule : J’ai l’impression d’hériter d’une mission pourrie.
Il ne comprend pas bien pourquoi la Mondaine se mêle d’un meurtre, ce n’est pas son rayon. En plus, aller travailler avec les concurrents
de Versailles ne l’enchante guère, on risque de m’accueillir comme l’espion du 36
. Mais le patron a alors ses raisons, qu’il nous énumère aujourd’hui : Primo, l’enquête sur ce meurtre commis dans les Yvelines a des ramifications à Paris avec une piste sur un trafic de stupéfiants, ça c’est pour nous. Deuxio, la victime était l’employé d’Alain Delon, et tout ce qui touche aux milieux du spectacle, du show-business et de la nuit, c’est le terrain de la Mondaine.
L’officier de police adjoint Cancès rejoint donc illico presto les enquêteurs dans leurs bureaux du 127 rue du Faubourg Saint-Honoré, encore plus exigus, vieillots et biscornus que mon 36
.