Même les poulets les plus hostiles aux « baveux » l’appellent au secours en cas de dérapage incontrôlé, de coups de feu intempestifs, de soucis d’alcoolémie ou d’arrangements avec des indics. En garde à vue chez les « bœufs-carottes », les policiers dans la tourmente
, comme elle dit, la contactent sur son 06 et Anne-Laure Compoint débarque pour les sauver. Seulement, l’avocate exige de tout savoir
de leurs turpitudes : Je suis calibrée pour gagner et, si je perds, je veux limiter la casse. Si une affaire foire parce que le mec ne m’a pas tout dit, c’est insupportable. Je veux connaître tous les dessous de l’histoire.
Une question de confiance
. Son profil de battante, sa franchise et sa plastique de poupée Barbie les rassurent.
Me Compoint les ramasse d’abord à la petite cuillère. Après quarante-huit heures dans la « cage » de la police des polices, ils ne font plus trop les beaux
, souvent effondrés, exténués, sales
, effrayés par cette dégringolade inopinée au bout de tant d’années de métier, de passion, récompensées souvent par de bonnes notes et d’excellents résultats
, dit-elle aux Jours dans son modeste cabinet du XIVe arrondissement de Paris où les dossiers sont impeccablement rangés sur des étagères Ikea. A 37 ans, l’avocate représente les intérêts de divers policiers, du sous-fifre à l’ancien directeur Bernard Petit, inquiétés dans des affaires de dérapages professionnels
ou de dérives personnelles
, selon ses mots.