Gendarme devenu policier, François Vérove a toujours aimé porter l’uniforme et le képi, la carte professionnelle bleu-blanc-rouge et l’arme à feu dans son holster en cuir, à la fois attributs de puissance et tenue de camouflage. Aucun membre des forces de l’ordre n’a deviné ou senti sa personnalité perverse. À 20 ans, ce gars du Nord bien bâti entre dans le métier par la petite porte du service militaire. Il est d’abord gendarme auxiliaire à Auxerre, dans l’Yonne, puis à Orange, dans le Vaucluse. À l’époque, on recrute des cavaliers
Le 8 février 1984, son commandant apprécie ainsi ce « garde stagiaire de présentation convenable, d’allure effacée et de tenue propre » et surtout « de conduite irréprochable, d’excellente moralité, de caractère réservé, de bon esprit et de très bonne éducation ». L’homme, qui mesure 1,87 mètre et pèse 80 kilos, est « de bonne constitution physique, endurant et vigoureux » et il « donne le meilleur de lui-même dans les disciplines sportives ». En outre, son tempérament paraît adapté à l’armée : « Volontaire, discipliné, dévoué, très bon camarade, travailleur et consciencieux. » En revanche, il est un « cavalier moyen, mais bon soigneur » de chevaux. En résumé, François Vérove est « un bon élément qui doit vaincre sa timidité, être suivi et conseillé ».
Nous habitions la même caserne des Célestins, mais il n’est jamais venu chez moi […]. Il ne faisait pas partie de nos soirées, de notre bande. Je pense qu’il n’avait pas beaucoup d’amis proches.
Logé à la caserne des Célestins, boulevard Henri-IV, dans le IVe arrondissement de Paris, le voilà adoubé chevalier, tel un descendant des mousquetaires, rallié à la noblesse de la Garde républicaine au 1er régiment d’infanterie, doté d’un sabre et d’un pistolet automatique. Sous son casque doré avec le plumet rouge de coq, en tunique noire aux boutons et galons dorés, retroussis rouges, trèfles et aiguillettes reliés aux épaulettes, le sous-officier Vérove participe à tous les services d’honneur de son unité.