Il flotte dans l’air un truc de fin d’année scolaire au collège Aimé-Césaire. Malgré la météo qui disait le contraire jusqu’à la semaine dernière et les profs qui rappellent inlassablement que l’année n’est pas terminée
, sans sembler d’ailleurs trop y croire eux-mêmes. Fin mai, ils avaient tenté de cacher le plus longtemps possible aux élèves la date réelle « de fin des notes », échéance fatidique à laquelle les résultats ne sont plus pris en compte pour les moyennes, qui correspond à un relâchement des élèves aussi immédiat que redouté par les enseignants. Si y a plus de notes, ils ne foutent plus rien
, résume l’un d’eux.
Il est désormais trop tard. En fin de journée, dans les salles du premier étage du collège, les conseils de classe du dernier trimestre s’enchaînent, marquant la fin officielle de l’année scolaire. À la vie scolaire et à la direction, l’approche des vacances vient aussi gripper la mécanique de maintien de l’ordre public (lire l’épisode 18, « Tu passeras chez la CPE »). Alors que les incidents se multiplient, il est trop tard pour prendre des mesures d’exclusion. Un des élèves de la 3e B a menacé un adulte du collège, il est convoqué en conseil de discipline mardi prochain, mais il sera certainement difficile de l’exclure à quelques semaines des vacances.
Puisque que ça n’influe ni sur notre passage en seconde, ni sur notre orientation, je ne comprends pas qu’on maintienne cet examen.
En réalité, pour les élèves de troisième, il reste tout de même le brevet à passer fin juin. Une épreuve dont ils ne voient absolument pas l’intérêt.