Janvier. La campagne givrée autour du lycée de Fontaineroux est superbe, l’humeur maussade. Le froid, la fatigue, l’épidémie de grippe. Depuis le retour des vacances, les professeurs de la seconde Production conception mécanique (PCM) déplorent un relâchement général. « Il a fallu leur rappeler les règles », explique Karim Chekroune, leur professeur principal. D’après le ministère de l’Éducation nationale, la période pendant laquelle le risque de décrochage des élèves est le plus élevé se situe entre novembre et mars. Ils sont 98 000 en France à quitter le système de formation initiale sans diplôme. Il n’existe pas de profil type de l’élève décrocheur, mais un signe doit alerter : l’absentéisme. Or, en lycée pro, le taux d’absentéisme est considérable.
« Dans les collèges, l’absentéisme se maintient proche de 3 % depuis cinq ans. Pour les lycées généraux et technologiques, il oscille autour de 6 % avec un seuil minimum de 5,4 % en janvier 2014. Quant aux lycées professionnels, ils accusent aussi une baisse en janvier 2014 à 12,9 % mais leur taux d’absentéisme varie entre 14,2 % et 15 % les autres années », estimait la DEPP (Division des études du ministère de l’Éducation nationale) en avril 2016. Le rapport précisait également que le taux plus élevé en lycée professionnel s’expliquait par « une orientation plus ou moins désirée, des temps de transport plus élevés, le temps consacré à un travail d’appoint ».
Au début de l’année, Valérie Clérin, la proviseure-adjointe du lycée de Fontaineroux, nous confirmait que l’un des enjeux de la classe de seconde en filière pro était de garder les jeunes dans le système scolaire jusqu’au bac, ou au BTS pour les meilleurs.