Et pourquoi pas une seconde pro ? L’année dernière, en récupérant Guillaume après sa demi-journée de stage au lycée de Fontaineroux, ses parents ont été scotchés : Guillaume souriait. « Un sourire si grand qu’on s’est dit que la solution était là », se souvient son père qui, le regard très doux derrière ses lunettes, parle avec beaucoup de tendresse de son « petit dernier » pour qui ça n’allait plus du tout au collège. De la cinquième à la troisième, les résultats de Guillaume se sont effondrés progressivement. « Il est parti d’une moyenne générale de 12 au collège et a terminé à 10. En classe, il faisait des bêtises de gamin. » Cette scolarité en dents de scie le décourage, le rend rétif à tout effort quand il s’agit de travailler, le stresse.

Quand, à la fin de son année de troisième, il est admis en seconde générale, ses parents lui recommandent de s’inscrire en pro, dans ce lycée où il a passé cette fameuse demi-journée dont il est ressorti souriant. Une décision inhabituelle. On ne se bouscule pas pour s’inscrire en lycée professionnel. Rares sont les parents qui acceptent que leurs enfants soient orientés en bac pro, encore synonyme de voie de garage. Plus rares encore sont les parents, eux-mêmes professeurs, qui font ce choix. Le père de Guillaume est instituteur, sa mère est professeure de SVT (science de la vie et de la Terre) en lycée général : ils font partie du 1 % d’enseignants dont l’enfant est inscrit en lycée professionnel. « Les enfants de profs ne courent pas les lycées professionnels, admet un professeur. En règle générale, on ne leur propose pas de suivre cette voie. »
On travaille sur son orientation depuis la classe de quatrième et même si c’est un choix difficile, si on ne connaît pas bien ces filières, on en est très heureux. Pour Guillaume, c’est une éclosion.
Pour les parents de Guillaume, qui l’ont encouragé à choisir la seconde Production conception mécanique (PCM) où il est inscrit cette année, le plus important est qu’il soit « épanoui ». Leur choix ne doit rien au hasard, explique son père. « On travaille sur son orientation depuis la classe de quatrième et même si c’est un choix difficile, si on ne connaît pas bien ces filières, on en est très heureux. Pour Guillaume, c’est une éclosion. » Au conseil de classe (lire l’épisode précédent, « Classe bavarde, absentéiste, mais agréable »), les professeurs ont dit « quel bonheur » en parlant de Guillaume. « On le sent épanoui », « il a un très bon esprit », ont-ils aussi loué. Sur son bulletin : « Excellent semestre. Félicitations. » « C’est une bonne réussite d’orientation », résume son prof de français, Xavier Seguin.

Au début de l’année, l’adolescent était un élève parmi les autres.