La classe est finie. Les secondes Production conception mécanique (PCM) sont en stage jusqu’à la fin de l’année. Ils reviendront au lycée de Fontaineroux à la fin du mois de juin pour le compte-rendu de leur stage avant les grandes vacances. À l’exception de Damien L., qui a jeté l’éponge, comme près de 100 000 jeunes chaque année qui sortent du système scolaire français sans aucun diplôme (lire l’épisode 15, « Les décrocheurs silencieux »), ils reprendront tous le chemin du lycée en septembre prochain. Pour encore deux ans avant de passer leur bac pro.
Juste avant leur départ en stage, Xavier Seguin, leur professeur de français, a imaginé un atelier « presse » pour clôturer notre expérience auprès des élèves. Nous avons d’abord discuté avec les élèves de l’actualité, de la presse, des médias.
Certains ont manifesté un intérêt poli pour notre métier – « combien vous gagnez ? », « comment vous choisissez vos sujets ? ». D’autres ont admis trouver notre profession « ennuyeuse ». Aissa : « Ce n’est pas très intéressant ce que vous faites. Venir dans un lycée. » À l’exception de trois ou quatre élèves qui feuillettent Le Parisien et La République de Seine-et-Marne, qui traînent parfois chez leurs parents, ou L’Équipe parce qu’un garçon de la classe l’achète, les autres ont expliqué ne jamais lire la presse (lire l’épisode 16, « Le matin, dans le bus, j’écoute Fun radio »). Ils ne cherchent pas particulièrement à s’informer, saisissent par bribes ce qui se passe dans le monde, parce que la télévision est allumée le soir pendant le dîner ou parce qu’ils ont vu passer une vidéo ou un article dans leur fil Facebook ou Twitter. Les textes prévoient, dans le contenu du programme d’enseignement du français de seconde pro, une séquence consacrée à la construction de l’information. Il s’agit d’apprendre aux élèves à s’interroger sur le contexte de production d’une info mais aussi à prendre goût à l’actualité, à s’intéresser aux médias, à devenir un lecteur « actif, distancié de l’information ». Ces programmes ont également vocation, depuis les attentats, à lutter contre les théories du complot.
Et la série dont ils sont les héros ? Les élèves nous ont dit ne pas lire le reportage qui leur est consacré sur Les Jours. Ils ont découvert les articles en classe, avec leur enseignante de construction. Kalvin trouve que « c’est assez fidèle» à ce qu’ils vivent mais il regrette une description.