Emmanuel Macron n’en finit pas de se prendre les pieds dans le tapis de la machine d’État. Alors qu’il prônait une République exemplaire au début de son quinquennat, le Président est rattrapé par sa forte appétence pour le privé et les conflits d’intérêts qui peuvent en découler. À la fin de sa campagne pour un second mandat – qui a démarré très tardivement (lire l’épisode 2 de la série En rase campagne)–, le recours à des cabinets de conseil sous sa présidence est devenu un sujet (très) gênant. Deux ministres ont été mobilisés pour organiser une conférence de presse à la hâte, mercredi 30 mars au soir : la ministre de la Transformation publique, Amélie de Montchalin, et le ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt, ont tenté de déminer la crise sans être certains de pouvoir la circonscrire. Les cabinets Accenture, Boston Consulting Group (BCG), Capgemini, Eurogroup, EY (anciennement Ernst & Young), McKinsey, PricewaterhouseCoopers (PwC), Roland Berger ou Bain sont bien connus des entreprises. Mais leurs consultants – ils sont environ 40 000 en France – œuvrent aussi dans les ministères – ainsi que dans les collectivités locales – à des missions de conseil très variées, dans tous les secteurs : les fonctions régaliennes comme la défense et l’intérieur, mais aussi dans les domaines sociaux comme la santé ou l’éducation.
Recourir à des consultants est devenu un réflexe, y compris pour les principales réformes du quinquennat.
Leur rôle auprès des administrations a été placé sous les projecteurs en février 2021, en pleine pandémie de Covid-19.