Attention, Les Jours ont un scoop, un vrai. Un véritable pavé dans la marre. François-Régis Croisier va voter pour Emmanuel Macron ce dimanche lors du second tour de la présidentielle 2017. Étonnant, non ? Non ? Bon. C’est vrai, le chanteur clermontois, que Les Jours suivent également dans l’obsession Chant/contrechamp, l’a annoncé depuis que l’on parle politique avec lui : il votera toujours pour le candidat démocrate opposé au Front national, quel qu’il soit. Même François Fillon, avait-il prévenu. C’est dire ce que sa conscience citoyenne peut endurer. Alors ce dimanche, « il n’y a pas d’alternative, je vais aller voter Macron sans état d’âme et sans enthousiasme ». Ce sera « un vote contre Marine Le Pen » et pas un vote pour le candidat d’En marche, et ce sera surtout un vote préoccupé par l’après.
Déjà, cet entre-deux-tours sans grande mobilisation ni émoi, sans que la question de débattre à la télévision avec la candidate d’un parti d’extrême droite ne soit même posée, a désolé l’instituteur de 36 ans. Lui a connu la sensation de voir Jean-Marie Le Pen apparaître à la télévision au soir du 21 avril 2002, puis les manifestations évidentes le soir-même. Rien de tout cela cette année. « Je trouve cette ambiance assez symptomatique de notre époque. En 2002, je me rappelle du choc que c’était. Maintenant, tout le monde est blasé. C’est normal… On accorde une place légitime à Marine Le Pen alors que le fond de sa politique n’a pas changé depuis son père. Comme je lisais ce matin dans un article de Télérama, sa banalisation s’est banalisée. On l’invite à la télévision pour lui demander ce qu’elle a mangé, c’est lamentable. Tout est aplati. On l’a au second tour et les gens disent : “Oui, mais quand même en face c’est un libéral.” Mais je m’en fous ! »
Pour François-Régis Croisier, il ne faut pas laisser Marine Le Pen faire un gros score dimanche, ce qui ancrerait encore un peu plus son discours dans le quotidien de la France. « Les débats sur le fait qu’il faille voter Macron ou pas sont intéressants, mais chacun voit son petit pré carré et j’ai l’impression qu’on nie le côté très pratique qu’un vote fort pour le FN aura, même si Marine Le Pen ne passe pas. C’est dire aux millions de gens qui sont les plus faibles, déjà ostracisés, qu’ils vont l’être encore plus parce que la moitié des Français ne veulent pas d’eux. » Il a un exemple terriblement concret pour appuyer sa réflexion : son école maternelle.