C’est un matin de gueule de bois sans avoir bu. J’ai rendez-vous avec Antoine Genton le lendemain du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Cet objet télévisuel grossier, bruyant, monstrueux, révélateur au sens photographique du terme. Mais, après tout, on s’attendait à quoi avec Marine Le Pen au second tour ? À un débat où des idées de fond seraient débattues ? Que Le Pen se tienne bien à la table de la démocratie, fût-elle télévisuelle ? Cette blague. C’est ce qui est bien avec la télé : tout se voit. Le Front national est au second tour de l’élection présidentielle en France et c’est violent, ça vient de sauter à la face de 15 millions de téléspectateurs. De celle d’Antoine Genton. De la mienne. On est un peu effarés.
Il dit : « C’était brutal, tendu et pour qui voulait des réponses, des propositions concrètes, c’était un peu décevant. » Un peu, oui. Cette brutalité de Marine Le Pen l’a étonné : «