Pour Brigitte Gothière, cette campagne présidentielle est un tournant. Pas un virage en épingle, restons calme. Mais la cofondatrice et porte-parole de L214 – l’un des personnages principaux de notre série Steak assez – a de quoi se réjouir. Pendant les campagnes de 2007 et de 2012, la cause animale était au mieux ignorée, au pire instrumentalisée. Plusieurs candidats – notamment Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen – avaient eu recours à la vieille stratégie (lire l’épisode 4 de Steak assez) qui consiste à évoquer l’abattage rituel des animaux pour avancer en douce des idées ou des propositions islamophobes. Lors de la campagne 2012, Brigitte Bardot portait ce fer appelant à voter… Front national. Cette année, seule Marine Le Pen tente encore de nous faire « le coup du halal ».
Toutefois, presque tous les candidats se sont exprimés ou ont proposé des mesures contre la souffrance dans les élevages et les abattoirs industriels, pour les alternatives à l’expérimentation animale ou pour réduire la part de la viande dans notre alimentation. En fait, ces questions sont devenues légitimes dans le débat politique – la stratégie de communication de L214 (lire l’épisode 3 de Steak assez) n’y est d’ailleurs pas pour rien. Brigitte Gothière analyse : « Le thème du bien-être animal est beaucoup plus porteur dans l’opinion, il est beaucoup plus abordé dans les journaux, à la télé, dans le milieu universitaire aussi. Ça devient une question qui compte dans le vote des Français. Elle influence donc les candidats, c’est logique. Difficile par contre de savoir si ça traduit un intérêt réel de leur part ou si c’est seulement de l’opportunisme. »
Pour évaluer l’engagement mais aussi la sincérité des hommes et des femmes politiques sur les sujets qu’elle défend, L214 invite à consulter son carnet de notes de la politique française à travers son site Politique & animaux. Celui-ci inventorie les décisions et les déclarations des principaux élus et dirigeants politiques sur ces sujets et en tire des notes sur vingt :