Il y a un an presque pile, Martin tenait l’infirmerie de Nuit debout, place de la République à Paris. Comme tous ceux qui donnaient vie à ces soirées printanières, le médecin hospitalier de 30 ans, sans « culture militante », venait quand il pouvait. Une brèche s’était ouverte dans « un truc bouché » (l’horizon, peut-être), il voulait connaître la suite. « 2017 n’aura pas lieu », promettaient les tags bombés sur le trajet des manifs, entre deux charges de CRS. En écho, Martin plantait ses constats (lire l’épisode 11 de L’étincelle) : « Les syndicats, on voit pas à quoi ça nous mène. Voter, on en a marre. Marcher de République à Nation, c’est bon. J’ai marché ; quand je n’y étais pas, plein d’autres gens ont marché, ça n’a pas changé grand-chose. » Le mouvement contre la loi travail, avec ses phases et ses formes éclatées, aura tenu quatre mois. C’est avec un peu de nostalgie qu’on rappelle Martin pour notre série Les électeurs. Les noctambules sont retournés à leurs études, leur boulot, la vie quotidienne à laquelle ils tentaient d’échapper. La brèche s’est refermée. Pire, 2017 est toujours prévu pour dimanche.
Martin a décidé de voter pour Jean-Luc Mélenchon, sans hésitation ni enthousiasme. Il lui prête