Durant tout la campagne présidentielle, Les Jours ont suivi dans leurs interrogations, leurs doutes, leurs revirements et plus rarement leurs certitudes politiques un panel d’électeurs pas du tout représentatif : les personnages de nos séries. Parmi eux : Jean-Pierre Charlot, le viticulteur de Raisins et sentiments, Martin, médecin rencontré à Nuit debout, Antoine Genton, journaliste et ex-porte-parole des grévistes d’i-Télé, Vincent Martinez, ancien syndicaliste à Air France et licencié après l’épisode de la « chemise arrachée », André, nouvel électeur Front national croisé à un meeting de Marine Le Pen dans la série Extrême Sud ou encore Antoine Labaere, le prof principal des 3e B des Années collège. Comme ce panel n’est pas représentatif et n’a aucune prétention sondagière (rappelons ici que vous êtes en train de lire un site garanti 100 % sans sondages), n’en tirons aucune analyse (rappelons également que ce site est 100 % sans éditoriaux).
Non, non, Antoine Labaere n’en a pas marre. Comme lors de la campagne présidentielle, ce prof d’histoire-géo que nous avions suivi dans la série Les années collège, continue à s’intéresser scrupuleusement à la politique. À sa manière : sans télé, en lisant la presse, en écoutant la radio, en lisant les analyses des Économistes atterrés. Il connaît les propositions, les revirements, maîtrise les enjeux. En revanche, quelques jours avant le premier tour, il est incapable de citer le moindre nom d’un ou d’une des candidat(e)s de la circonscription de Paris où il vote. Il ne connaît pas non plus le numéro de cette circonscription, ni jusqu’où elle s’étend. Il sait simplement qu’il y a une vingtaine de candidats. Soit beaucoup trop. « Je crois qu’il y un certain Didier Le Reste du PC. À moins que ce ne soit un candidat de la circonscription du collège, je confonds les différents panneaux électoraux devant lesquels je passe. »

Antoine Labaere ne cherche pas à savoir qui sont les candidats, car, pour lui, l’enjeu des législatives est strictement national. Et ce qui compte, c’est leur étiquette. Il a choisi la sienne depuis longtemps : ce sera La France insoumise. Au premier tour de la présidentielle, faisant une entorse à ses habitudes de vote à gauche de la gauche, il avait voté Benoît Hamon, séduit par son programme et son positionnement (lire l’épisode 15, « Je sais gré à Hamon d’avoir pris position très à gauche »).