Pour la dernière fois cette année, ils s’apprêtent (ou pas) à glisser un bulletin dans l’urne. Pour la dernière fois, ils acceptent de se prêter au jeu de nos questions et de raconter aux Jours leur vie d’électeur : leurs doutes, leurs stratégies, leurs errements et, plus rarement, leurs élans et leurs espoirs. Après ce dernier épisode, Brahim, ancien assigné à résidence rencontré au début de l’état d’urgence dans Treize Novembre, Antoine Labaere, le prof principal des 3e B de la série Les années collège, Vincent Martinez, le syndicaliste d’Air France licencié après l’épisode de la chemise arrachée du DRH (Sous la chemise) ainsi qu’Antoine Genton, l’ancien journaliste d’i-Télé croisé dans L’empire, retourneront à la vie civile… Mais vous pouvez les retrouver dans nos séries.
« Je me doutais qu’il y aurait une grosse vague En marche pour ces législatives mais peut-être pas à ce point-là. Ce qui se dessine, avec plus de 400 députés, est choquant. » Vincent Martinez, ex-syndicaliste CGT à Air France dont le tribunal administratif vient de confirmer le licenciement, redoute une opposition inexistante à l’Assemblée nationale dans les années à venir. « Quand on les entend parler, les candidats de la majorité présidentielle semblent robotisés. On a l’impression qu’ils ont subi un lavage de cerveau. Beaucoup ne pensaient même pas être candidats il y a encore un an. Ils sont inexpérimentés, vont se soumettre aux consignes et signer les yeux fermés. Il y aura peu d’amendements, qui n’auront aucune chance de passer », estime-t-il, tout en espérant « se tromper ». Même si La France insoumise – pour qui il a voté à la présidentielle et au premier tour des législatives – parvient à constituer un groupe à l’Assemblée, « ce sera insuffisant pour peser dans les débats ».
En tant que militant syndicaliste, il voit l’opposition s’organiser dans la rue dans les mois à venir. Mais tient à rester « réaliste » : « Nous n’arriverons pas à mobiliser comme en 1995. Il y a plus de résignation qu’il y a vingt ans. Dans les manifs, il y a beaucoup de retraités, qui sont nombreux à avoir voté Macron et ne voudront pas se dédire. » Quant aux plus jeunes électeurs, ils ont davantage penché en faveur de La France insoumise. Mais là non plus, Vincent Martinez n’est pas optimiste :