Quand j’ai fait la connaissance de Jean-Pierre Charlot, trois ans avant les présidentielles de 2012, il pensait voter pour Dominique Strauss-Kahn, seul homme politique français qui lui inspirait confiance. Vigneron à Volnay (Côte-d’Or), où Les Jours suivent son travail pendant un an, il s’intéressait déjà beaucoup à la politique, votait systématiquement. Mais manifestait beaucoup de défiance vis-à-vis de la classe politique. Dans son canton, il arrive qu’il tourne les talons quand un élu approche, pour ne pas lui serrer la main. « Ils se sentent obligés de promettre pour être élus ou réélus, puis tiennent rarement leurs paroles. » Il aimerait voter au printemps prochain pour une « équipe composée de femmes et d’hommes compétents, honnêtes, humanistes, sans tenir compte des étiquettes politiques ». Il regarde les débats, a voté à la primaire de la droite (pour des raisons stratégiques).
Fillon, économiquement, il est capable d’avoir une ligne et de s’y tenir, mais j’ai des gens gays dans ma famille et je ne veux pas qu’on remette en cause les droits parentaux et familiaux pour les gays.
Il ne croit plus au clivage droite-gauche, ne se reconnaît pas dans cette bipolarité. « Je suis, résume-t-il, pour une société plus juste. Mais pour avoir les moyens d’y parvenir, il faut des moyens financiers. Ce qui m’importe, c’est l’économie et ce qu’elle permet sur un plan social et humain. C’est pour ça que j’aimais bien DSK. C’est l’économiste qui m’intéressait avant ses histoires. Si l’économie va, tout le monde en profite, l’entreprise comme les salariés, à condition que les profits soient partagés. »
Au départ, Jean-Pierre Charlot était plutôt de droite.