Ils avaient prévenu chez Arnaud Montebourg, et en capitales dans le mail encore (« NOUS CONSTATONS UN RISQUE DE DÉBORDEMENT DE LA SALLE ») : ils allaient devoir refuser du monde à la Maison de la poésie, alors on avait intérêt à rabouler nos fesses tôt. Houlala. Houlala. Du people en perspective pour cette rencontre-débat où le candidat à la primaire socialiste devait présenter lundi soir ses propositions pour les arts et la culture ? Alors, c’est avec une certaine excitation et près d’une demi-heure d’avance qu’on est arrivé passage Molière dans le IIIe arrondissement de Paris, et après avoir poireauté un peu sous l’affiche « Licence poétique », on est entré.
Là, l’équipe de Montebourg, l’air très affairé, nous dirige vers le balcon avec les autres médias, « la salle est réservée aux personnalités de la culture. Mais on voit très bien d’en haut. » OK, on a compris, on ne voudrait pas salir ce concert de lyre avec nos djembés. Et de fait, du balcon, on voit très bien. La salle quasi vide. Et sur la scène, une table esseulée et de pauvres chaises délaissées. Allons, ne soyons pas mauvaises langues, il n’est pas encore l’heure. 19h20… Hum, pas grand monde. 19h30, il est l’heure, mais on a beau scruter les quelques personnes qui se sont installées en quête d’un scoop à refourguer à Voici, on ne reconnaît personne, mais personne, pas même un Guy Bedos, pourtant futur ex (ou ex-futur) président du comité de soutien à Montebourg. 19h30, 19h35, 19h40… C’est au premier rang d’une salle dont les 128 fauteuils ne sont pas remplis que viennent s’installer Arnaud Montebourg et sa compagne Aurélie Filippetti, l’ancienne ministre de la Culture, sous les caméras et les appareils photo qui, dépités, crépitent dès que l’un se penche vers l’autre.

Notez bien que chez Benoît Hamon, les seuls people sont en photo. Mohamed Ali et son « vole comme le papillon, pique comme l’abeille » et Miles Davis habillent ce qui lui sert du bureau de campagne au onzième étage de la tour Montparnasse. C’est là que siège le rival de Montebourg dans la course à qui chantera Ramona le plus fort à Manuel Valls. Et c’est là que, ce mardi, comme ça tombe bien, Hamon cause lui aussi culture.
’Tain, on est vraiment des clodos, on n’a même pas de bouteilles de flotte.
Ah, on peut pas dire qu’Hamon, sinon la vue sur Paris, fasse dans le clinquant niveau QG de campagne. C’est moche, tout simplement. Une pièce principale en longueur flanquée d’une salle de réu, du bureau d’Hamon, d’un autre en enfilade et des cloisons pour séparer chacun des espaces, soit 120 m2.