Il y avait le sans-cravate. Il y avait la robe rouge. Trois mois presque pile après le premier débat télé de la primaire de droite du 13 octobre 2016 (Bruno Le Maire était celui qui n’avait pas de limace et Nathalie Kosciusko-Morizet celle qui ne portait pas de pantalon), la gauche se livre à son tour à l’exercice. « La gauche, mouais, tu parles », vous entend-on ronchonner d’ici mais vous en aurez ce soir les preuves devant les yeux. Preuve numéro 1 : si le décor de la primaire de gauche est strictement identique à celui de la primaire de droite, TF1 est passée du bleu au rose. Eh ouais. Preuve numéro 2 : si les Gilles Bouleau et Élizabeth Martichoux sont strictement identiques, TF1, dans le rôle du troisième intervieweur, a remplacé Alexis Brézet du Figaro par Matthieu Croissandeau de L’Obs. Implacable.
En attendant que démarre la grande explication que nous allons vous raconter en direct, quelques points de règlement. Heu, toujours les mêmes, en fait : tirage au sort pour la disposition des candidats dans l’arc de cercle des pupitres (la même que sur la photo ci-dessus), tirage au sort pour la première prise de parole – qui revient à Manuel Valls – et pour la dernière – vous irez donc vous coucher hantés par les ultimes mots de François de Rugy.
Las, le tirage au sort n’a pas été envisagé pour déterminer qui emporterait la primaire du PS – un chouille élargie à ses satellites représentés, outre de Rugy, par Sylvia Pinel et Jean-Luc Bennahmias –, c’est un bête scrutin à deux tours qui tranchera. Dommage d’ailleurs pour le coup du tirage au sort, ça soulagerait tout le monde : les électeurs, tant tout le monde semble se battre l’œil de cette primaire, et les candidats, tant tous refusent l’honni statut de favori forcément promis à la guillotine électorale comme un certain Alain Juppé avant eux. Et les journalistes aussi : comment avoir raison si rien n’est prévisible ? C’est irritant, tout de même.
Pour résumer, tout semble possible – ou impossible, au choix – dans cette primaire. Aux Jours, on vous l’a dit, ni on ne commande de sondage, ni on ne les commente, c’est un principe. Mais on en observe les effets collatéraux sur les candidats, leurs discours et les confrères qui, d’un coup, se ruent au QG de Benoît Hamon de peur de louper un nouveau François Fillon. Là, on peut vous dire qu’on trouve Manuel Valls bien agacé, qu’Arnaud Montebourg fait encore plus le malin que d’habitude et que Benoît Hamon a pas mal la banane. Quant à