Nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre contre le terrorisme, nous sommes en guerre contre l’insécurité, le chômage, les inégalités, le froid, contre la guerre elle-même mais surtout, nous sommes en guerre contre nous. Pardon de subtiliser son martial « Nous sommes en guerre » à Manuel Valls servi à toutes les sauces mais voilà : la primaire du PS est en train de sérieusement tourner vinaigre. On se chicane, on se griffe, on se cherche des poux et le troisième débat télévisé, ce jeudi soir à partir de 20h55 sur France 2, promet de savater sévère.
En fait, il nous faut l’avouer, on l’espère, la bagarre, tant cette pauvre primaire dite de « la belle alliance populaire » – un nom dont on oublie un peu trop souvent de se moquer – semble se dérouler sous l’œil bovino-ferroviaire d’à peu près tout le monde hormis les candidats et les journalistes, heu, oui, dont nous, on est d’accord. Enfin, les journalistes qui ne sont pas occupés à commenter les moindres faits et gestes d’Emmanuel Macron qui profite du vide pour l’occuper de visite de QG en appel à candidatures en ligne pour les législatives.
Il y a à peine un mois, c’était tellement mignon. Depuis son QG de campagne, Benoît Hamon donnait du « Manuel » à Valls et de l’« Arnaud » à Montebourg. Inaugurant le sien, Manuel Valls, fesse posée sur la table, était un angelot qui voulait « une campagne positive ». Et puis, petit à petit, alors que raccourcissent les jours jusqu’au premier tour de dimanche, la tension.