Où, sinon sur i-Télé, pouvait-on aller en premier pour suivre la soirée du premier tour de la primaire de la droite et du centre ? Au croisement de deux obsessions L’empire et Les grands primaires ? Eh bien on n’a pas été déçus, à 17h58, de se retrouver nez à nez avec Audrey Pulvar lançant : « Je suis très heureuse de vous retrouver en direct après cinq semaines d’un conflit inédit et très douloureux pour tous. Un salut affectueux à ceux qui ont choisi de quitter la chaîne. Force et courage à ceux qui restent la reconstruire. Notre chaîne va reprendre petit à petit ses habitudes, ses rendez-vous et sa capacité à vous rendre compte de l’information. » Marrant ça, on ne l’avait pas vue, Audrey Pulvar dans les rassemblements de grévistes, et eux non plus, d’ailleurs, ne l’ont pas vue souvent dans leurs AG, cette grande révolutionnaire du PAF. Ça doit être ça, la politique.
Ce qui est bien, c’est qu’en un mois, Audrey Pulvar n’a pas oublié les poncifs du journalisme politique : si François Fillon se retrouve au second tour, alors « ce sera un coup de tonnerre ». Notez bien qu’il va falloir se préparer à meubler la soirée avec ce genre de formules toutes faites, puisque les résultats sont attendus tard, bien tard. Du fait de ce corps électoral inédit, les chaînes de télé n’ont pas, contrairement aux habituelles journées de vote, commandé de sondage à la sortie des urnes. Juste un chiffre, celui de l’affluence : selon Thierry Solère, le député Les Républicains en charge de l’organisation de la primaire, à 17 heures, 2,5 millions de personnes ont voté, et ce dans 70 % des bureaux.

Si vous voulez, plutôt que faire des moulinets de vide en attendant d’avoir des résultats, comme les chaînes info, on peut vous raconter les coulisses d’i-Télé. Les conditions acrobatiques de cette spéciale faite avec « le strict minimum », explique un journaliste : peu de titulaires, beaucoup de pigistes et le service politique. Du moins ce qu’il en reste puisque, là aussi, c’est l’hécatombe, vendredi encore, Delphine Gouédard, qui le dirige, a annoncé son départ. Pour l’heure, ce sont quelque 60 journalistes qui pourraient partir, sur les 120 cartes de presse que compte i-Télé.