C’est une victoire pour les abeilles et un premier espoir de survie. Depuis six ans, une intense bataille se joue au niveau européen pour imposer des tests plus drastiques avant la mise sur le marché des pesticides, afin de protéger les abeilles et les pollinisateurs sauvages. Il y a urgence. On connaît désormais maintenant très bien l’impact des produits phytosanitaires sur la biodiversité : trois quarts des insectes volants ont disparu entre 1989 et 2016, selon une étude récente. Ce mercredi, à une large majorité (533 pour, 67 contre et 100 abstentions), les eurodéputés se sont opposés à la réforme des protocoles de tests proposée par la Commission européenne, jugés trop légers. « En nous opposant à des critères d’évaluation bien trop faibles relatifs à la dangerosité des pesticides pour les abeilles, nous avons voulu poser une question simple : sommes-nous sérieux à propos de la protection de l’environnement ? […] Le résultat est très clair : nous ne voulons pas d’une législation au rabais pour la protection des abeilles », a déclaré Pascal Canfin, le président de la commission environnement du Parlement européen et membre du groupe Renew (centristes, dont En marche). La Commission est donc contrainte de revoir sa copie, largement influencée ces dernières années par les firmes agrochimiques, fâchées de se voir imposer des règles plus contraignantes.
Nous avons répondu à la demande de la Commission d’améliorer la protection des abeilles, en cherchant à rendre ces tests plus performants. Mais ensuite, il y a eu un travail de détricotage.
C’est pourtant la Commission européenne qui, en 2012, a commandé un rapport sur ces tests à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).