I l ne manquait que l’invasion de sauterelles ravageant la capitale. Après l’adoption de la loi Alur, les lobbies annonçaient le pire : « Il faut en finir avec les tentations de gestion administrée de l’économie du logement. (…) La mise en œuvre prochaine de l’encadrement des loyers à Paris laisse craindre une insécurité juridique majeure et l’arrivée d’une vague de contentieux sans précédent. » Dans ce communiqué du groupe immobilier Foncia, daté du 31 mars 2015, son président, François Davy, ne lésine pas sur les mots. Mais la suite de l’histoire ne s’est pas vraiment déroulée comme il le prédisait. Pendant deux ans, les loyers ont été encadrés à Paris, sans la kyrielle de recours en justice annoncés. Les loyers ont stagné et les fortes hausses ont été contenues, surtout pour les petites surfaces (une à deux pièces). Comme nous l’expliquions dans l’épisode précédent, les lobbies des propriétaires se sont pourtant fortement opposés à cette mesure, persuadés qu’elle représentait un danger pour eux – et se sont donc réjouis des deux annulations récemment prononcées par la justice administrative à Lille et à Paris. Ils ne furent pas les seuls à lutter contre l’encadrement des loyers. Les agents immobiliers ont, eux aussi, participé à cette vaste entreprise de lobbying. Jusqu’à trouver un écho au plus haut sommet de l’État.
La scène se déroule en conseil des ministres, le 26 juin 2013. Elle est racontée par Cécile Duflot, dans