Qui, en rédigeant sa liste de courses, fait le lien entre son stylo bille et les conséquences du changement climatique ? Peu de gens, à coup sûr. Et pourtant, nos placards sont remplis de pétrole. Car le plastique contenu dans notre cafetière, nos vêtements ou nos lentilles de vue est produit à 99 % à partir d’énergies fossiles, celles-là même que nous devrions laisser enfouies sous terre si nous voulons avoir une (petite) chance d’éviter la catastrophe climatique.
Si le tableau actuel est plutôt sombre, à l’origine, tout partait pourtant d’une idée fort sympathique : préserver les éléphants, dont on volait l’ivoire pour façonner dés à jouer, touches de piano et boules de billard. C’est un chimiste anglais, Alexander Parkes qui, dans les années 1860, mit au point le celluloïd ou « Parkesine », en mélangeant une matière naturelle issue du bois, la cellulose, à de l’acide nitrique et à un solvant. Chauffée, elle ramollissait et pouvait être moulée en un objet, qui redurcissait ensuite. Il faudra attendre un demi-siècle pour que soit inventé le premier plastique 100 % synthétique : la bakélite, issue du pétrole.
Les plastiques sont des polymères, autrement dit de grosses molécules composées d’une chaîne d’atomes de carbone, d’oxygène, d’azote ou encore d’hydrogène