Vingt minutes d’utilisation en moyenne pour mille ans de pollution. On a beau se creuser les méninges, on peine à trouver un autre objet présentant un aussi bas ratio coûts-avantages… Il a beau peser 5 grammes pièce, le sac plastique est un as des records. En 2018, l’Organisation des Nations unies estimait que 5 000 milliards étaient encore consommés chaque année dans le monde. Soit 10 millions par minute. Si on les attachait par les poignées, ils pourraient entourer la planète sept fois toutes les heures. Ultra-fin, ultra-léger, il est aussi ultra-résistant : qui d’autre que lui peut se targuer de porter 2 000 fois son poids ? Le souci, c’est qu’il est aussi résistant au poids de nos achats qu’à la décomposition. Emportés par l’eau, le vent, bon nombre d’entre eux terminent leur(s) course(s) dans l’océan : les sacs jetables figurent parmi les cinq déchets plastiques les plus retrouvés sur les plages. Qui ignore aujourd’hui qu’ils sont responsables de la mort des tortues de mer, qui les ingèrent en pensant gober de tendres méduses, ou qu’ils remplissent les estomacs des cétacés et des oiseaux marins ? Fragmentés en micro-plastiques sous l’effet du soleil, de l’eau de mer ou du frottement, beaucoup finissent par intégrer la chaîne alimentaire. À moins qu’ils n’aient été jetés avec les ordures ménagères
Le sac plastique fait partie de ces inventions miraculeuses permises par les énergies fossiles : parfois en polypropylène, il est la plupart du temps fait de polyéthylène (PE).