Comment survit-on à la présidence de Trump ? Joe, Martha, Dante, ces habitants de Chicago que Les Jours ont suivis pendant la campagne, organisent à leur manière une forme de résistance. Chaque semaine, l’un d’entre eux nous donne des nouvelles d’Amérique.
“Est-ce que tu arrives à croire que ça ne fait que deux mois ?”, soupirait mon amie Denise vendredi dernier. Nous étions assis côte à côte et regardions nos enfants faire du taekwondo dans une salle d’arts martiaux. Au bout de soixante jours, le président Trump constitue une menace directe pour moi. Il a l’intention de supprimer mon assurance santé, le financement de la culture et les subventions fédérales pour ma ville.
Récemment, mon amie a dû s’enfuir de l’école juive dans laquelle elle enseigne à cause d’une alerte à la bombe. Il y a eu plus d’une centaine d’alertes de ce genre depuis l’entrée en fonction de Trump. Pour les habitants de Chicago, l’antisémitisme n’était plus qu’une référence dans les vieux livres d’histoire ; c’est maintenant un tweet urgent venant d’un ami ou d’un membre de la famille. Sans parler de ce qu’endurent les musulmans et les immigrés. Alors que mes amis libéraux se replient dans une attitude d’anxiété permanente, j’ai été curieux de savoir ce que pense l’autre camp.
Je connais un partisan de Trump, que j’appellerai “Dave”. Nous avons travaillé ensemble il y a 25 ans, et nous sommes retrouvés sur Facebook.