Comment survit-on à la présidence de Trump ? Aline, Joe, Martha, Dante, ces habitants de Chicago que Les Jours ont suivis pendant la campagne, organisent à leur manière une forme de résistance. Chaque semaine, l’un d’entre eux nous donne des nouvelles d’Amérique.
«Hier soir, j’ai dîné avec un professeur de l’université de Californie à Berkeley. Il déplorait le caractère insurrectionnel et destructeur des manifestations qui ont eu lieu sur son campus dernièrement. Jusqu’ici, les rassemblements à l’université de Chicago ont été pacifiques. La communauté est néanmoins très fervente et concentrée sur ses tentatives de résistance à la haine et aux politiques haineuses.
Le 13 novembre, le président Zimmer et le doyen Diermeier de l’université de Chicago ont envoyé un mail à la communauté universitaire qui m’a laissée sans voix : c’était la première fois que je voyais des représentants de la faculté aussi ouvertement politisés. Le mail m’a été transmis par le directeur des laboratory schools de l’université de Chicago, où vont mes filles. Mon mari, qui est professeur là-bas, l’a reçu directement. Bien que le nom de celui qui n’était alors que “président élu” n’y soit pas mentionné, il était écrit que “de récents événements nationaux ont provoqué des vagues de comportements inquiétants, de pratiques d’exclusion et parfois de menaces dans tout le pays”. Cinq jours après l’élection, personne ne pouvait se tromper sur les “récents événements nationaux” auxquels il était fait référence.