La crise sanitaire autour de la nouvelle formule du Levothyrox n’en finit pas de rebondir. Les associations de malades, loin de déposer les armes face à l’immobilisme du ministère de la Santé, veulent comprendre l’origine des effets indésirables ressentis par des dizaines de milliers de patients depuis plus d’un an. Elles se sont donc lancées dans la bataille scientifique sur la composition des comprimés. La semaine dernière, l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) rendait publics les résultats d’une analyse commandée par ses soins. Pas l’étude elle-même, qu’elle a réservée à la justice, qui instruit plus de 2 000 plaintes. Rien que les résultats, à travers un communiqué en date du 14 juin. Quelles sont les conclusions de cette analyse ? Le principe actif du médicament, la lévothyroxine, serait en quantité adéquate dans l’ancienne formule mais sous-dosé dans la nouvelle. Celle-ci contiendrait également une autre molécule, la dextrothyroxine, autrefois employée pour lutter contre le cholestérol mais désormais écartée des traitements car responsable de nombreux effets secondaires. Des résultats troublants. L’association y voit un potentiel « début d’explication rationnelle » à la crise en cours autour du Levothyrox.
En face, la contre-offensive n’a pas tardé. Merck, qui fabrique le Levothyrox, n’a pas manqué de fustiger une étude « infondée scientifiquement ». Le laboratoire a aussi dénoncé l’absence de « présentation exhaustive des résultats ».