«Je n’ai jamais cru que les hommes et les femmes étaient vertueux. Je n’ai jamais cru à la morale universelle imposée, je n’ai jamais cru à la vertu individuelle. Parce que je sais qu’il y a des faiblesses partout. Et que, si on examinait le parcours de chacun d’entre nous au microscope, peut-être trouverait-on que c’est un peu cruel. » À qui François Bayrou faisait-il allusion, le 1er juin, lors de la conférence de presse de présentation de la loi pour redonner confiance dans l’action publique (nouveau nom de la loi sur la moralisation de la vie politique) ? Sur le coup, on a pensé à Richard Ferrand. Le matin même, le parquet de Brest avait ouvert une enquête préliminaire concernant les montages immobiliers du ministre de la Cohésion des territoires et de sa compagne. Mais quelques jours plus tard, le parquet de Paris a annoncé qu’il allait enquêter sur le Modem et vérifier les accusations d’emploi irrégulier d’assistants parlementaires européens. La phrase du président de la formation centriste a alors pris un nouveau sens. Et si François Bayrou avait en fait parlé de lui-même ?
Examinons donc le parcours de François Bayrou au regard de son image de chevalier blanc de la politique. D’abord parce que la personnalité du garde des Sceaux est déterminante pour comprendre ce qu’il y a dans le projet de loi « confiance ». Ensuite pour expliquer un paradoxe.