On a pas mal tourné autour des ronds-points de la statue de la Liberté et du gros taureau, ce soir frisquet de la fin du mois de mars, pour trouver le gymnase Fernand-Brunel, à l’accès compliqué. Une salle municipale à l’éclairage glauquissime où nous accueille un vieil employé municipal débonnaire. Volubile aussi quand il me salue, ainsi que le photographe Julien Goldstein, du rituel Ça va ou quoi ?
, avant de déballer, avé l’accent pescalune, sa vie passée dans l’entretien des cimetières et des rues, pour finalement décrocher le nirvana à quelques mois de la retraite : l’ouverture et la fermeture des équipements sportifs. À Lunel, où le foot amateur compte trois clubs (lire l’épisode 2, « Trois clubs, trois ambiances »), il existe aussi cet autre foot, le five. Ici, comme un peu partout en France, ses adeptes se multiplient. D’où l’intérêt que la Fédération française de football commence tout juste à lui accorder alors que ce jeu reste surtout structuré par un maquis d’acteurs privés et 5foot5.fr, un site spécialisé.
Le five est à Lunel l’affaire des frères Rezoug et Djilali Taïbi. En quelques années, l’aîné, Rezoug, a monté une équipe hyper-performante. Elle dispute régulièrement des tournois internationaux, comme les championnats du monde à Dubaï en 2015 ou, au début du mois de juin, les Jeux mondiaux du sport d’entreprise à Palma de Majorque (rebaptisés localement avant le tournoi les « Jeux olympiques » !), avec une défaite en finale contre Bordeaux.