Ils sont dix-huit, attablés dans un pub du XIe arrondissement de Paris, sous des lumières tamisées. La veille, certains se sont vus porte de Versailles à la soirée électorale d’Emmanuel Macron, d’autres ont tenu des bureaux de vote. Les animateurs des comités locaux d’En marche se retrouvent ce lundi soir, lendemain d’élection, pour établir la stratégie de deuxième tour. Comment faire campagne ? Qui cibler ? Quel message délivrer ? Ils en rêvaient : leur candidat s’est qualifié en tête. Et maintenant ? Marianna Mendza, la référente du XIe prévient de l’arrivée de la nouvelle profession de foi pour la fin de la semaine. Un nouveau slogan et une nouvelle affiche sont également annoncés. Mais personne n’est très sûr à ce sujet. Les militants souvent néophytes en politique semblent, ce soir, un peu paumés. Ils tâtonnent. Heureux du score de leur candidat, plusieurs avouent n’avoir pas trouvé très bon son discours de dimanche. « J’aurais aimé qu’il cogne plus », me glisse un militant. Sur quoi vont-ils s’appuyer pour rassembler le plus de suffrages ?
« Dans l’arrondissement Le Pen fait 5 %, pour nous la cible, c’est les abstentionnistes et les mélenchonistes », affirme tout de suite Marianna Mendza. Dans le XIe, le leader de la France insoumise a fait 23,7 %, derrière Macron, 38,8 %. « Il y a un risque que certains se disent “c’est gagné, que je vote ou pas, c’est gagné”. Il faut sensibiliser dans la rue », ajoute-t-elle. Elle s’inquiète aussi des