Ils ont une « joie grave ». Ce soir, les militants d’En marche du XIe arrondissement de Paris, réunis dans un bar où ils ont leurs habitudes ne dansent pas sur les tables, ne crient pas. Bien sûr, ils sont « contents », « soulagés » parfois. À l’heure des résultats, ils ont entonné le traditionnel « Macron président ! », qu’ils ont scandé pendant toute la campagne. Cette fois, ils l’acclament alors qu’il est élu à 65,8 %. Mais sans frénésie. « Ce n’est pas léger comme victoire, réagit Élise, une militante active depuis des mois. Il y a les fractures dans le pays, on est conscients de tout ce qui vient. On a fait une belle campagne, digne – j’en suis fière dans ce climat tendu et agressif –, mais il faut arriver à réconcilier. On sait que l’attente est immense. C’est lourd. »
Marianna Mendza a, elle aussi, des sentiments mélangés, ce soir. « Je me sens un peu bizarre », confie-t-elle. Référente de l’arrondissement, elle est également candidate à l’investiture pour les législatives. Elle a tenu à passer au café avant d’aller au Louvre, pour voir les bénévoles investis dans les comités locaux. Avant 20 heures, elle croisait les doigts, et espérait que Marine Le Pen soit en dessous des 35 %.