«Merci à l’Oréal, notre partenaire qui permet une organisation efficace du conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et hommes, de Paris à Biarritz ! » Alors que se tient ce week-end le G7 de Biarritz, au cours duquel un rapport du Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes sera présenté, ce tweet de Marlène Schiappa, daté du 19 février dernier, et exhumé ces derniers jours par quelques internautes, a suscité une petite vague d’indignations sur le réseau social. « Heu L’Oréal sponsorise la politique internationale du gouvernement (en matière de droits des femmes !!!) ? C’est une blague ? », a par exemple réagi @Melusine2. Le propos de la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et hommes est maladroit, mais il rappelle une vérité qui n’est pas propre au gouvernement actuel : beaucoup de sommets internationaux de cette envergure sont financés grâce au mécénat des entreprises. Pour Biarritz, le fabricant de cosmétiques n’est pas tout seul : Suez, Engie et Edenred (les tickets restaurant) apportent aussi leur écot à l’événement. Avec cette pratique, tout le monde est content (sauf le contribuable) : d’un côté, les pouvoirs publics peuvent présenter une facture de l’événement allégée par rapport à son coût réel ; de l’autre, les entreprises se font de la publicité pour pas cher. Tout ceci naturellement par la magie du mécanisme fiscal (dont on vous a déjà parlé en détail dans l’épisode 1 des Mécènes) qui permet aux sociétés de soustraire 60 % de leurs dépenses de mécénat de leur déclaration d’impôt.
Avoir le « souci de préservation des deniers publics », c’est ainsi que mercredi, Sibeth Ndiaye a présenté, au cours du point presse suivant le Conseil des ministres, l’objectif de l’Élysée pour l’organisation du sommet de Biarritz. « Nous avons souhaité que les coûts de G7 soient inférieurs à ce qu’on rencontre habituellement dans les sommets internationaux », a détaillé la porte-parole du gouvernement. Et de citer comme solutions « le choix de s’appuyer sur des structures déjà existantes, pour ne pas avoir trop de constructions à réaliser » et « l’appel au mécénat d’un certain nombre de grandes entreprises ». Ce qui aura permis de faire voter par le Parlement une « enveloppe de 36,4 millions d’euros », soit « un chiffre largement inférieur » au coût des « sommets précédents, que ce soit au Canada ou en Italie ». En 2017, le G7 s’était tenu à Taormine, en Sicile, en 2018, à Malbaie, au Québec.