À dix minutes à pied de là, la mer bleu azur et une plage de sable fin. Autour, des pins parasol, des cyprès, des oliviers et une vigne qui donne un rosé tout à fait acceptable. Édouard Carmignac, patron et créateur de la fondation qui porte son nom, a vraiment bien fait de choisir l’île de Porquerolles, au large d’Hyères – un site protégé situé à l’intérieur d’un parc national – pour, depuis 2018, présenter au public sa collection d’art contemporain. De plus, le financier et milliardaire, ainsi que son fils Charles, directeur de la fondation, ont bon goût : la villa où sont installées ses œuvres s’intègre parfaitement à la nature et l’intérieur, avec ses dalles de grès venues d’Inde, son sous-sol recouvert d’une piscine qui fait office de plafond, impressionne par son aspect épuré. Certes, les installations, sculptures et tableaux qu’on peut y voir sont plus discutables. Des choses intéressantes – comme la bête mi-pieuvre mi-tête de mort, totalement flippante, de Miquel Barceló qui accueille les visiteurs – côtoient le foutage de gueule. La palme du n’importe quoi étant les deux parasols Ricard et Coca-Cola installés sur l’herbe, et retirés pendant qu’on était là par les jardiniers pour arroser l’herbe – en plein cagnard, bravo le gâchis d’eau ! C’est l’artiste Bertrand Lavier qui a fait ça et il a appelé cette installation Cocacollage. Mais au bout du compte, la visite est vraiment à faire. En plus, le jour où nous y sommes allés, il n’y avait quasiment personne. Et c’est dans une ambiance calme et au son des cigales que nous avons pu déguster à la buvette des beignets de fleur de courgette et un « bol » composé d’une salade avec un tartare de cabillaud – agrémentée d’un verre de vin du domaine.
Vous allez dire qu’on a mauvais esprit. Mais c’est justement dans cette ambiance paradisiaque que nous est venue en tête une réplique de Gérard Depardieu. Plus précisément de Depardieu dans Tenue de soirée, quand l’acteur, qui incarne un cambrioleur, entre dans une villa, s’arrête le nez en l’air et lâche : «Ça sent la fraude fiscale…», juste avant, miraculeusement, de dénicher des lingots d’or cachés dans le grenier. Et si on a eu cette pensée, c’est parce que non seulement le mécénat est fondé sur un avantage fiscal (dont on vous a parlé dans