«Oh, oh, oh, il a l’air parfait pour moi, cet espace chaud, confiné, empli de CO2 et d’odeurs de transpiration. Je vais pouvoir me faire un bon petit “repas de sang”, comme on dit chez moi. » Bon, on ne va pas vous écrire tout l’épisode comme ça, mais vous voyez qu’on essaye de tenir promesse : on tente de se mettre dans la peau du moustique tigre (lire l’épisode 1, « Le moustique tigre, le bzzz de l’été 2024 »). Le but ? Mieux le comprendre et peut-être trouver ainsi une manière de vivre avec lui, ce nouveau voisin invasif, sans arrosage d’insecticide.
On a commencé par interroger David Roiz, dont c’est le métier : il est spécialiste en écologie des maladies transmises par les moustiques à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et a cosigné une étude menée en Espagne montrant que certains moustiques tigres adultes entrent dans nos voitures. Et parviennent ainsi, quand ils ne meurent pas aspirés par la climatisation, à coloniser de nouveaux territoires. Un comportement logique, quand on se met à leur place : les femelles trouvent dans les habitacles de nos automobiles ce qu’elles cherchent avant de pondre, à savoir du sang, du dioxyde de carbone et des odeurs de sueur. Évidemment, ce qui est vrai en Espagne l’est aussi de l’autre côté des Pyrénées : « L’histoire de la colonisation du territoire français par les moustiques tigres suit parfaitement les grands axes routiers », note le chercheur.
Et leur histoire d’amour avec nos véhicules ne s’arrête pas là.