La rumeur courait Twitter depuis des semaines : une estafette de pompiers recyclée en caravane électorale ornée de ghostbusters peinturlurés et surmontée d’un dinosaure en plastoc arpenterait Paris. Eh bien, nous sommes en mesure de vous le révéler : la rumeur disait vrai. Voilà le petit bahut garé en plein milieu de la place de la République ; sur son toit, de fait, est juché un dinosaure. Un dimétrodon, paraît-il, et on n’en avait pas vu dans ce coin de la capitale depuis 272 millions d’années. Sur son flanc, eh bien oui, est peint le logo du film Ghostbusters transformé en « Parisghostbusters », ainsi que ses héros, à ceci près que leurs visages ont été remplacés par ceux de quelques-unes des têtes de liste de Libérons Paris, à commencer par la première d’entre elles : Marcel Campion.
À ce qu’on comprendra bien vite, le fantôme que chassent le forain Campion et sa caravane, c’est la maire de Paris Anne Hidalgo. Le dinosaure doit, pour sa part, certainement camper Campion qui, à 80 balais bien sonnés, semble lui aussi en voie d’extinction. Le niveau de what the fuck atteint ce mercredi soir ne serait pas maximal sans les affiches qui masquent le pare-brise : des couvertures de VSD affichant le candidat le corps ceint d’une écharpe d’élu accompagné de ce titre : « Marcel Campion, l’attraction de Paris ». Ah ça… Belle attraction que voilà. Et joli numéro de prestidigitation à la Campion : c’est lui qui, en toute simplicité, s’est offert ce numéro de l’hebdo moribond tout à sa gloire. 55 922 euros, annonçait le matin même Le Canard enchaîné, pour une opération parfaitement illégale, mais qu’est-ce qu’on s’en fout. D’ailleurs, le directeur de VSD, Georges Ghosn, une espèce de flibustier de la presse, est tête de liste de Campion dans le Ve arrondissement.

Il est 18 heures passé et un groupe, que la facilité pourrait nous faire qualifier de « sous-Gipsy Kings » tout ça parce que quatre gars jouent de la guitare alors qu’on apprendra qu’il s’agit du quartet de Steven Reinhardt (« de la famille de Django », précise Campion), se produit sur le camion-scène barrant la place. Quelques badauds s’attardent, interloqués par le spectacle surréaliste qui se joue sous leurs yeux, tandis que des enfants tirent sur le bras de leurs parents pour aller voir les robots.