À Paris règne une frontière invisible mais immémoriale, celle du clivage politique. Dans l’ouest, on est de droite ; dans l’est, de gauche. Cette division géographique est née au XIXe siècle et, malgré le temps qui passe et les générations qui se succèdent, elle n’a jamais disparu. Ainsi, les Communards de 1871 n’ont pas grand-chose à voir avec les bobos qui ont porté Bertrand Delanoë à la mairie en 2001, mais tous vivaient plus près de la place de la République que des Champs-Élysées. Quant aux bourgeois des VIIe et XVIe arrondissements, cela fait bien longtemps qu’ils ne vont plus à la messe tous les dimanches, mais cela ne les empêche pas d’être convaincus que les partis de gauche sont le diable et de voter quoi qu’il arrive pour la droite… Cette tendance lourde ancrée dans la géographie parisienne, alliée à un système de scrutin par arrondissement, explique en grande partie la stratégie des trois principales prétendantes actuelles à la mairie. Et donc l’issue de l’élection, dont le premier tour se déroule ce dimanche
Pour comprendre comment influent les clivages géographiques sur les messages politiques, prenez cette déclaration d’Anne Hidalgo lors de la présentation de son programme pour le vélo, le 28 janvier dernier.