Et cent cinq jours plus tard, les mêmes, un peu plus fatigués
Alors que, quand même, elle dépote, cette élection municipale ! Vingt-cinq ans, par exemple, que les Marseillais n’avaient d’autre horizon que Jean-Claude Gaudin. Quasi vingt ans aussi que Lyon rimait avec Gérard Collomb qui briguait désormais la puissante métropole mais allié aux Républicains (LR) dans une tentative foireuse de conserver quelques bribes de pouvoir. Et Bordeaux, alors ! Bordeaux où l’on découvrait que les joies du second tour

Vous noterez le nom d’un grand absent dans ces lignes jusqu’à présent et pour cause : La République en marche (LREM), le parti-start-up d’Emmanuel Macron, qui a totalement raté son implantation locale. Outre Gérard Collomb, statue de sel macroniste s’il en est, l’incarnation de cette capilotade LREM, c’est évidemment Agnès Buzyn, laminée par Anne Hidalgo et Rachida Dati et arrivée en troisième position à Paris avec un pauvre 17,26 % des voix (lire l’épisode 30, « Paris au bord de la maire »), là même où Macron avait été choisi par 34 % des habitants au premier tour de la présidentielle. Et vous auriez voulu que, à l’instar des mauvais citoyens que vous êtes à 60 %, Les Jours s’abstiennent de second tour ? Jamais ! D’autant qu’il nous a fallu satisfaire les téléspectateurs de BFMTV qu’une grève inédite et massive de ses journalistes, frappés par un de ces plans sociaux géants dont Patrick Drahi a le secret, a privés de soirée électorale.