21novembre 2022. Le procès d’Olivier Larroque s’ouvre à la cour d’assises de Paris, en l’absence de l’accusé. « Il est manifestement en fuite », constate sobrement le président Franck Zientara, qui décide néanmoins de maintenir le procès, déjà annulé une première fois au printemps. Accusé des viols et agressions sexuelles de dizaines de jeunes vietnamiens entre 2011 et 2013 alors qu’il exerçait comme gastroentérologue à l’Hôpital français de Hanoï (lire l’épisode 2, « Le “pédocriminel itinérant” et l’enquête exemplaire »), le médecin n’en est pas à sa première cavale. Il a déjà pris la tangente en mars 2022, avant d’être arrêté quelques semaines plus tard, deux jours après la date prévue de son procès. À nouveau remis en liberté en dépit d’un risque de fuite avéré, l’homme a été vu pour la dernière fois lors de son contrôle judiciaire à la gendarmerie, le 5 octobre. Dans la salle d’audience, les avocats des parties civiles tempêtent, l’avocat général dénonce la décision du juge des libertés et de la détention qui a permis à Larroque de disparaître dans la nature, une fois de plus, et la cour elle-même avoue sa perplexité. « Les oreilles du magistrat qui l’a remis en liberté ont dû siffler ce jour-là », commente l’avocate de Larroque, Me Camille Lucotte, qui sait, elle, à quoi cette liberté a tenu (lire l’épisode 5, « Affaire Larroque : l’insoutenable légèreté de la justice »).
Pour sa part, l’avocate ne peut que regretter l’absence de son client, et tente en vain d’obtenir un report.