De Marseille
On n’arrête pas de le dire : le foot, ça se passe dans la tête – sauf pour les Parisiens, hein, qui ont coincé leur cerveau dans la cheville de Neymar, désormais connu à Marseille sous le sobriquet de « Fissure du Cinquième Métatarsien ». Ce qui ne les empêche pas de ridiculiser l’OM tous les trois jours. Et pour que Marseille se fasse atomiser deux fois 3-0, c’est qu’il y a un gouffre entre les deux équipes. Mais aussi, c’est dans la tête. Cette tête que les footeux chérissent et entretiennent à merveille. Alors on s’est pointés à deux pas de la Canebière, chez Lorenzo Styl’, l’as du ciseau, histoire de voir si, dans cette série qui vous conte l’Olympique de Marseille côté foot et côté ville, il n’y aurait pas quelque chose à gratter côté coupe-tifs.
Mais avant, il faut dire que les 400 fans marseillais tolérés ce mercredi pour le quart de finale de Coupe de France en sont revenus avec l’envie de se noyer dans le bac à shampoing. Imprudemment, on affirmait ici (lire l’épisode 4, « PSG-OM : deux fois, deux mesures ») que l’affiche tenait aussi bien la route qu’un Gégé Depardieu « lancé plein pot au volant de sa Lada Niva ». « Fake news ! », diraient Trump et Mélenchon. Le 4x4 marseillais a pris six buts en deux matches sans en planter un. Il est revenu de la capitale par la Nationale 7 en dégageant une fumée aussi noire que l’humeur du supporter qui peut tout encaisser sauf l’humiliation du renoncement. Or, c’est ce qu’il a subi ce mercredi.

Car à 2-0 pour un PSG immensément supérieur, le coach Rudi Garcia, adepte du réalisme froid, soit l’inverse du fan, a fait sortir deux joueurs cadres (Florian Thauvin et Luiz Gustavo) pour les préserver en vue des prochaines échéances et les a remplacés par des minots (Yusuf Sari et Boubacar Kamara). Déjà, il n’avait pas aligné tous ses meilleurs éléments – Dimitri Payet, notamment, était absent. Mais à cette seconde, l’OM a acté à la face du monde qu’il baissait son froc. Paris est magique, Marseille est tragique. Garcia a pris ce risque en professionnel du foot, ayant comme objectif de finir deuxième du championnat de Ligue 1 pour être qualifié en Ligue des champions. Peut-être a-t-il raison. Mais c’est mal connaître la mentalité marseillaise que de croire qu’on peut se faire ainsi pipi dessus sans devoir un jour en répondre devant le TPO (Tribunal du peuple olympien).
C’est là qu’on se retrouve chez Lorenzo. « Je ne sais pas ce que Garcia a voulu faire, peste le boss Salim Faleh, 36 ans.