La décision est tombée depuis le plus haut niveau du mouvement, à Rome : les Focolari, cette association catholique dont un ex-membre laïc consacré, Jean-Michel M., est accusé d’agressions sexuelles par une trentaine de victimes déclarées, viennent d’annoncer la démission de leurs responsables pour la France et l’Europe de l’Ouest. Une fronde couvait depuis que, le 25 septembre, la direction du mouvement dans l’Hexagone avait accepté de révéler en interne un bilan provisoire des victimes, après des décennies de déni. Dans un communiqué publié ce 22 octobre, la présidente mondiale des Focolari, Maria Voce, relie les limogeages aux « nouvelles divulguées par certains organes d’information français, le 16 octobre dernier ». C’est à cette date que Les Jours ont entrepris de raconter l’histoire de Christophe Renaudin, victime de Jean-Michel M. quand il était enfant (lire l’épisode 1, « Pédocriminalité dans un mouvement catholique : nos révélations »). Soucieux de s’exprimer à visage découvert, ce quinquagénaire avait témoigné le soir même dans l’émission Quotidien, diffusée sur TMC.
Si le communiqué insiste sur la volonté des Focolari de lancer une enquête qui n’occulte rien « d’éventuels omissions, couvertures ou silences de la part de responsables du mouvement », les informations recueillies par Les Jours montrent que les Focolari ont connaissance d’accusations contre Jean-Michel M. depuis la fin des années 1970.