La vidéo, prise au téléphone portable et postée le 27 septembre sur Twitter, dure treize secondes. Une personne, casque blanc et gants jaunes, arrache une affiche appelant à la manifestation organisée à Paris ce dimanche contre « la PMA sans père et la GPA ». Plusieurs berlines passent. Un bus, un utilitaire blanc, un scooter, tandis que le papier part en lambeaux. L’autrice de la vidéo a filmé la scène à distance. Et la commente ainsi : « Ce matin, à Angers, j’ai vu une personne arracher les affiches de la Manif pour tous… Et bien merci à toi, tu m’as donné chaud au cœur. Si je n’avais pas été pressée, je t’aurais aidée. » À quelques jours de la mobilisation des « bleus et roses », ce type de témoignages pullule sur les réseaux sociaux. À tel point qu’on se croirait revenu en 2012 et 2013, lors des manifestations contre le mariage pour tous, qui avaient engendré les mêmes mécanismes cathartiques chez les personnes concernées par le projet de loi.
Jamais je n’aurais pu imaginer que cette loi d’égalité allait laisser la place à de tels propos. La violence a été d’autant plus forte que je n’avais rien anticipé.
Laurence Vanceunebrock-Mialon est l’une d’entre elles. La députée LREM que suivent Les Jours, lesbienne, mère de deux enfants nés de PMA et de deux enfants adoptés, le dit sans détour : les mots prononcés par les opposants au mariage pour tous l’ont, à l’époque, terriblement choquée.