Au premier étage de l’immeuble de la rue des Italiens, le greffe du Parquet national financier abrite plusieurs trésors : sa cafetière officielle, une version papier de ses dossiers en cours et surtout ses greffières. Les Jours ont pu pousser la porte de ce bureau, d’ordinaire fermé à la presse, où travaillent ces fonctionnaires sur lesquels repose l’authenticité de tous les actes d’enquête du PNF. Cinq greffières et un greffier – considérons pour cet épisode que le féminin l’emporte – occupent un open space dans une atmosphère organisée et studieuse, sans s’interdire quelques éclats de rire. Leur métier, qu’on dit toujours indispensable sans forcément l’expliquer, est méconnu. C’est une évidence et un préalable.
En faisant rouler leur chaise pour s’installer en cercle autour de moi, les greffières terminent les phrases les unes des autres. Regrettent que « dans les séries et téléfilms où il y a des magistrats, le greffier est toujours représenté comme celui qui tend la boîte de mouchoirs, ouvre la porte ou fait le café ». Une sorte de majordome du juge Roban dans la dernière saison d’Engrenages, ou de secrétaire-dactylo lorsqu’il prend des notes à l’audience. Dans la réalité pourtant, « notre métier ne correspond pas du tout à ça, c’est un travail d’équipe », une relation de « complicité » avec les magistrats. Les quatre greffières qui ont accepté l’entretien ont entre 29 et 31 ans, le PNF est leur premier poste. Leur collègue masculin, âgé de 47 ans, a cinq ans d’expérience.