Pour éviter toute mauvaise surprise, vous inspectez régulièrement les mouvements sur votre compte bancaire. Pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les banques européennes doivent faire de même. Encore faut-il qu’elles aient les bonnes lunettes… et qu’elles les mettent. D’après nos informations, le parquet de Paris a ouvert en septembre une enquête préliminaire visant La Banque postale, confiée à la brigade financière, pour des manquements à ses obligations antiblanchiment. La justice avait été saisie par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), surnommée le « gendarme des banques ». Lors d’une inspection à La Banque postale, cette institution a découvert « plusieurs faits graves », selon un prérapport d’une trentaine de pages élaboré en juin, dont Les Jours ont eu connaissance.
Dans ce document provisoire, puisque la banque y a depuis répondu, l’ACPR lui reproche un « ensemble de dysfonctionnements » dans le contrôle des clients qui recourent à ses services. En particulier sur deux points : les « mandats cash » (un procédé permettant aux particuliers d’envoyer facilement des espèces) et son dispositif de gel des avoirs (le blocage des fonds appartenant à certaines personnes physiques ou morales).