Derrière le pupitre où vont se succéder les orateurs, ce vendredi 26 janvier, de petits bustes de Marianne et des casseroles attendent de trouver preneurs. L’association Anticor (un jeu de mot entre « anticorruption » et « anticorps »), qui promeut la probité en politique, a réservé une salle à la Maison de l’Amérique latine, à dix minutes à pied de l’Assemblée nationale, pour sa cérémonie annuelle de remise des « prix éthiques » et des « casseroles ». Les premiers récompensent « les combats vertueux » de l’année, comme autant de « signes d’estime » adressés aux lanceurs d’alerte, associations, journalistes et personnalités publiques ayant œuvré pour la transparence, la révélation de scandales ou un progrès éthique. Les secondes « distinguent » des hommes politiques ou des institutions accusés d’avoir agi dans le sens inverse.
Éric Alt, le vice-président d’Anticor, répond à quelques interviews et s’assure que tout est prêt avant de s’asseoir au premier rang. Ce magistrat de profession, courtois et austère, résume l’objectif de la cérémonie en une formule empruntée au philosophe Antonio Gramsci : mener le « combat culturel », c’est-à-dire « emporter l’adhésion » du public sur les valeurs défendues par l’association. Anticor, née en 2002, n’est pas une organisation de masse : elle revendique 2 000 adhérents à ce jour, soit à peu près autant que le NPA (Nouveau parti anticapitaliste).