Jérôme Cahuzac est ressorti libre de la salle d’audience. Ce mardi, la cour d’appel de Paris l’a condamné à quatre ans de prison dont deux ferme sans mandat de dépôt, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité pour fraude fiscale, blanchiment et déclaration mensongère à la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique). Dans les couloirs du vieux palais de justice, les gendarmes tiennent à distance d’un bras la nuée de photojournalistes trottinant à l’envers pour fixer une dernière fois le visage impassible de l’ex-ministre du Budget au-dessus de son costume gris. Suivi par ce cortège dans les escaliers et jusqu’à la cour pavée, Jérôme Cahuzac disparaît derrière les grilles qui donnent sur le boulevard.
Son avocat, Éric Dupond-Moretti, a finalement obtenu de la cour d’appel les « quelques mois de détention en moins » qu’il demandait lors du procès en février. Des mois décisifs qui, ramenant la partie ferme de sa peine à deux ans, permettent d’envisager un aménagement, donc de lui éviter d’aller en prison. Confirmant ainsi ce que nous expliquions dans l’épisode précédent : le passage par la prison est rare dans les affaires de fraude fiscale (lire l’épisode 33, « Fraudeurs fiscaux, ne passez pas par la case prison »). Il appartient donc désormais à un juge d’application des peines de convoquer Jérôme Cahuzac pour définir sous quelles modalités il doit la purger – probablement sous bracelet électronique, même si l’incarcération reste en théorie possible.