La justice vient de franchir une nouvelle étape dans l’affaire de corruption et trafic de stupéfiants visant des policiers révélée par Les Jours vendredi dernier. Selon nos informations, confirmées de source judiciaire, trois nouvelles mises en examen de policiers affectés à la brigade anticriminalité (BAC) du XVIIIe arrondissement de Paris ont eu lieu ce jeudi. Ils ont été présentés à la juge d’instruction chargée du dossier à l’issue de leur garde à vue à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Selon une source judiciaire, ces trois gardiens de la paix de 28 à 31 ans ont été mis en examen pour faux en écriture publique, transport et détention non autorisée de stupéfiants. Deux d’entre eux sont également mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre le délit de corruption passive, et l’un d’entre eux pour détournement de fichiers. Leur contrôle judiciaire leur interdit de se rendre dans le XVIIIe arrondissement. Deux de ces fonctionnaires se voient interdits d’exercer leur profession, le troisième de porter une arme. En conséquence, il devrait être privé de voie publique par son administration.

Ce mardi 18 juin, la « police des polices » avait interpellé deux de ces policiers dans un aéroport parisien, alors que leur avion en provenance de Madrid venait d’atterrir. Selon nos informations, ils étaient déjà visés par la vague d’interpellations du 11 juin dernier mais se trouvaient alors en vacances en Espagne. Le troisième policier mis en examen ce jeudi a effectué une garde à vue en deux parties : après avoir passé quarante-huit heures à l’IGPN la semaine dernière, il a été reconvoqué ce mardi pour la terminer.
Au total, sept personnes ont été mises en examen depuis la semaine dernière : cinq fonctionnaires de police et deux autres hommes. Ces derniers sont notamment soupçonnés d’avoir corrompu « Bylka », du surnom du brigadier Karim M., 45 ans, considéré par la justice comme l’organisateur des malversations (lire l’épisode 1, « À la Goutte-d’Or, tout le monde connaît “Bylka” »). Il lui est reproché d’avoir racketté des dealers, monnayé sa protection, vendu des informations confidentielles et blanchi en Algérie l’argent gagné par ce biais. C’est le seul policier à avoir été écroué dans cette affaire.
L’Inspection générale de la police nationale, alertée par une dénonciation, enquêtait depuis plusieurs mois sur les policiers impliqués. Une information judiciaire a été ouverte le 9 octobre dernier.