L’affaire secoue le commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris depuis la mi-juin. Comme l’ont révélé Les Jours, cinq fonctionnaires de la brigade anti-criminalité (BAC) locale sont désormais mis en examen pour des faits graves (lire l’épisode 2, « BAC du XVIIIe : trois nouveaux policiers mis en examen ») : association de malfaiteurs, corruption, vol, trafic de stupéfiants, blanchiment, faux en écriture publique (une qualification criminelle, passible de la cour d’assises), détournement de fichiers… La liste des infractions est longue et inhabituelle. À divers degrés, la justice reproche à ces policiers d’avoir participé à un système allant du simple vol sur des revendeurs de drogue à la mise en place d’une protection monnayée. Deux dealers, soupçonnés de corruption sur les fonctionnaires de police, sont également mis en examen.
Outre un évident problème d’image, la « chute » de ces policiers a des conséquences pratiques sur la vie de leur commissariat. Les cinq mis en examen, ainsi qu’un sixième policier passé par la case garde à vue et relâché sans poursuites, appartiennent à un même groupe de neuf fonctionnaires au sein de la BAC « Jour ». Tous les six sont aujourd’hui, selon les cas, suspendus ou mis en congés forcés. À ce jour, ils n’arpentent plus les trottoirs du XVIIIe arrondissement, de la Goutte-d’Or à la colline du crack, porte de la Chapelle.