Le profil des prévenus et des parties civiles, tout comme la longue liste des charges, ont fait du procès de la BAC du XVIIIe arrondissement, qui s’est achevé vendredi 12 février à Paris, un événement judiciaire hors du commun. Karim M., connu sous le nom de « Bylka » du fait de ses origines kabyles, est le principal suspect. La chute du boss de la brigade anticriminalité de la Goutte-d’Or, dévoilée par Les Jours (lire l’épisode 13 de Délits de flics), nous a entraînés dans une plongée en eaux troubles, une zone tourmentée où l’action policière et la déontologie se noient dans les intérêts privés de Bylka et, par ricochet, de ses équipes.
Pendant presque dix jours, victimes constituées en parties civiles, indics et flics se sont succédé à la barre pour répondre aux questions de la cour et du ministère public (lire l’épisode 7, « Procès de la BAC du XVIIIe : le système B. comme “Bylka” »). C’est un dossier complexe composé de plusieurs affaires. Sans surprise, Bylka n’a donné à voir et comprendre que ce qu’il voulait bien concéder. Il n’a rien avoué, ou si peu, sur les accusations de blanchiment ou d’« assurances »
La séance n’est pas encore ouverte, quelques proches viennent saluer Karim M., en détention depuis vingt mois, au travers des vitres de plexiglas.