Olivier Faure arrive en séance à l’heure pile, prend une feuille jaune que lui tend un huissier, qui indique l’ordre et le temps des prises de parole. 9h30, vendredi 5 février, la discussion générale sur le projet de loi constitutionnel prévoyant la déchéance de nationalité s’ouvre. Jean-Jacques Urvoas est assis au banc des ministres, au premier rang, une nouveauté pour lui. À droite, je compte seulement une dizaine d’élus. Les rangs de la gauche sont plus peuplés. Olivier Faure s’assoit à côté de Bernard Roman, place 425. C’est le siège qui lui a été attribué dans l’Hémicycle, mais il doit certainement apprécier ce compagnonnage : le député du Nord, lui non plus, ne veut pas accepter la déchéance de nationalité proposée par le gouvernement.
En séance publique, les discussions générales ne sont pas décisives mais elles permettent aux députés de se positionner. Chacun parle pour le Journal officiel et personne ne se répond, mais cela permet d’observer les nuances
, confirme Olivier Faure. Au micro, solennel, Manuel Valls vient rappeler que la menace terroriste est là inédite, globale, durable
. Il insiste : nous sommes dans un nouveau monde
, Nous sommes en guerre
, répète-t-il, réclamant autour de lui l’unité nationale
. Le Premier ministre affirme que l’état d’urgence est efficace, indispensable pour la sécurité de nos compatriotes
.